Une grossesse floue jusqu'à ce qu'elle soit posée sur moi

RÉcit de maternitÉ | ASMAHANE

ARTICLE n°4

 

J’ai eu le plaisir  d’échanger avec Asmahane autour d’un thé et d’écouter son récit de maternité. Elle a 3 filles et 3 parcours différents mais aujourd’hui elle nous raconte sa deuxième grossesse. 

Et si toi aussi tu veux me raconter ton histoire ? Contacte-moi par mail.

 

La peur de ne pas devenir mère

J’ai des problèmes de kystes dermoïdes aux ovaires qui ne s’enlèvent pas d’eux-mêmes. Donc depuis l’âge de mes 16 ans je me fais régulièrement opérer pour les retirer. 

À 25 ans on m’a retiré un ovaire. J’ai toujours eu peur de ne pas pouvoir être maman alors que c’est ma raison d’être depuis que je suis enfant. 

J’ai vécu longtemps fille unique jusqu’à mes 14 ans quand ma mère s’est remariée. Maintenant j’ai 6 frères et sœurs. Donc j’ai vécu cette solitude en tant qu’enfant et je souhaitais donc en avoir plusieurs.  La famille c’est important. 

 

Une deuxième grossesse dans le doute

Ma deuxième grossesse était voulue avec l’arrêt de contraception et je suis tombée enceinte dès le premier mois. J’étais très contente.

Quelques jours après le test je me suis rendue compte que j’avais des pertes. Au moment de l’ échographie, ils se sont rendus compte que j’avais encore un kyste dermoïde sur mon ovaire. 

La question est : comment ça va se passer ? 

Ça peut être assez dangereux, le kyste peut grossir et il peut y avoir une torsion de l’ovaire. L’angoisse était de savoir quoi faire, comment gérer cette situation mais il était hors de question de prévoir une interruption de grossesse.

S’il y a une intervention chirurgicale pour enlever le kyste, on ne savait pas ce que ça pouvait engendrer sur le fœtus. Décision prise : on laisse la grossesse évoluer avec une surveillance accrue.

Je m’attache ou je ne m’attache pas ?

J’aimais mon enfant qui se construisait mais je ne voulais pas trop m’attacher à ce petit bout de vie qu’on aller peut être m’enlever. 

J’ai fait deux super rencontres dans un cabinet de sage-femmes. L’une m’a proposé de faire de l’haptonomie pour créer une connexion avec le papa, l’enfant et moi. Cet accompagnement m’a énormément aidé pour me relier à mon enfant. 

Par ailleurs, je ne l’ai pas senti bouger de suite, ce qui était différent de ma première grossesse. Aujourd’hui je pense que je ne voulais pas la sentir. 

Et dans ce même cabinet la deuxième sage-femme m’a proposé de faire de l’acupunture. Lors d’une séance, elle me pose les aiguilles, je lui explique mon problème de connexion avec mon enfant. Elle m’a répondu que peu importe les conditions j’avais le droit d’aimer mon enfant et je pense que ça a débloqué quelque chose. Elle est sortie de la pièce et pendant une méditation j’ai senti mon enfant bouger pour la première fois. C’était un moment de fou et j’en parle encore avec émotions. 

J’ai été jusqu’au bout de ma grossesse et elle a même dépassé le terme de 3 jours. Elle est née le 21 novembre par un déclenchement.

 

Une rencontre émouvante

Quel soulagement ! Au moment où ma fille a été posée sur moi, j’ai éclaté en sanglots de joie et de bonheur. Ma gynécologue qui est une personne qui n’est pas démonstrative m’a embrassée sur le front et m’a dit “ vous y êtes arrivée”. C’était différent de mon premier accouchement, c’était comme une nouvelle première fois. 

J’adore ma fille et on en a parlé plusieurs fois de son histoire. Elle me reproche aujourd’hui que je ne lui ai jamais suffisamment dit que je l’aimais. Je pense que j’ai gardé cette retenue de la grossesse. Je la prends dans mes bras et je l’embrasse mais il n’y a pas la même connexion que je peux avoir avec ma première et ma dernière fille. J’ai enregistré ce mécanisme de retenue alors que je l’aime infiniment. C’est un traumatisme qui est resté. 

 

Si tu devais dire quelque chose à la Asmahane d’il y a 25 ans, que serait-il ? 

Fais-toi confiance !
 

Si tu dois me résumer ton récit de maternité en 2 mots, que me dirais-tu ? 

Confiance & Vie

 

 

 

Et si toi aussi tu souhaites me raconter ton histoire, n’hésitez pas à me contacter par mail. 

 

 

Les articles de blog

bonne lecture

Bien s'entourer

Article publié

Le rôle d'une doula

Article publié

Récit de Cécile

Article publié

« On ne peut pas arrêter les vagues mais on peut apprendre à les surfer »